- Je bois au beau sexe des deux hémisphères.
- Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe !
Marquis de Bièvre


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lundi 23 novembre 2015

Il disait

Il disait que peu à peu la vie lui était devenue insipide. Il disait cela sans regret comme s’il présentait un rapport, une analyse longuement mûrie. Il ne prétendait pas à exprimer là une vérité universelle, chaque vie diffère des autres vies, chaque vie se construit jour après jour, heure après heure, et je suis seul, disait-il, à être apte à juger lucidement ma vie.
Il disait avoir cessé, il y a bien longtemps, de croire à l’amour mais que cela n’empêchait pas de vivre. Il disait là aussi que ce n’était que pour son compte qu’il avait cessé de croire à l’amour, que d’autres le croisaient, le croiseraient encore et toujours. Il disait qu’il avait rencontré bien des belles, lasses, désabusées, qui peu à peu avait retrouvé leur gaîté s’étaient envolées joyeuses, vivantes, désirantes.
Il disait que le désir n’était qu’une chimère.
Il concluait toujours en riant et en citant Il n’y a pas d’amour heureux d’Aragon, un texte magnifique, chanté à merveille par Georges Brassens et Françoise Hardy, mais dont la phrase "les mots que j’ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent" était une véritable escroquerie.




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Il disait de Un joueur Parisien est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.

1 commentaire:

  1. Un joli texte un peu désenchanté mais qui évoque un poème et une mise en musique parmi mes préférés...
    Signé: une colombe anonyme.;-)

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